« Le premier budget du gouvernement Harper ne contient pas de grandes surprises mais une série de mesures racoleuses et électoralistes ». C’est ainsi que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a qualifié le premier budget du gouvernement conservateur de Stephen Harper qui consacre les baisses d’impôts comme étant la grande priorité.
« Il s’agit de nouvelles agréables pour les contribuables, mais cette stratégie risque d’entacher la marge de manoeuvre du gouvernement fédéral ainsi que certaines promesses à venir, comme celle sur le déséquilibre fiscal », de dénoncer la présidente de la CSN.
Un règlement sur le déséquilibre fiscal à venir
Sur cette importante question, la CSN demeure sur son appétit. « Le seul engagement réel en est un de calendrier. En matière de santé, ce budget maintient, sans plus, l’entente avec le précédent gouvernement libéral, alors que les besoins sont criants. La grande déception provient de l’absence d’un premier geste pour l’éducation postsecondaire, alors que le Conseil de la fédération a fait une priorité de cette question en février dernier. Le consensus québécois situait la hauteur du réinvestissement fédéral à 4,9 milliards de dollars de plus aux provinces », de rappeler Claudette Carbonneau.
La présidente de la CSN constate également que ce budget consacre la fin de l’entente Québec-Ottawa sur le financement des services de garde. « Les 1 200 $ par enfant de moins de six ans auraient été beaucoup plus équitables sous forme de crédit d’impôt remboursable. Et ce ne sont certainement pas les 250 millions de dollars pour développer 25 000 places en garderies qui vont calmer la critique. 25 000 places pour tout le Canada, quand le Québec compte, à lui seul, 200 000 places, c’est une goutte d’eau dans l’océan », de poursuivre la présidente qui s’inquiète du fait que le gouvernement pourrait être tenté de financer directement, par-dessus la tête des provinces, les services de garde.
De nombreuses déceptions
Pour la CSN, il n’y a rien dans ce budget, à part une multitude de mesures saupoudrées, pour calmer les difficultés du secteur manufacturier. « Pour la forêt, les 400 millions pour tout le Canada sont tout simplement ridicules, en comparaison des 925 millions annoncés par le gouvernement du Québec », de déplorer la présidente de la CSN. Il n’y a pas de réponse concrète aux problèmes des travailleurs âgés victimes de licenciements collectif. Il n’y a rien pour les chômeuses et les chômeurs, alors que le Parti conservateur s’était engagé, lors de la campagne électorale, en faveur d’une caisse autonome d’assurance-emploi. Il n’y a rien pour la mise en oeuvre immédiate du protocole de Kyoto, bien que la CSN se réjouisse des mesures visant le transport en commun.
« Il y a beaucoup de poudre aux yeux, mais pas nécessairement de lendemains qui chantent dans ce premier budget », de conclure la présidente de la CSN.
La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 membres. Fondée en 1921, la CSN représente des travailleuses et des travailleurs de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Source : CSN - 2 mai 2006