L’Irak, vers la partition ?
Dans quelques jours, l’occupation de l’Irak entrera dans sa quatrième année. George W. Bush et ses alliés avaient, en déclenchant l’invasion de ce pays, annoncé l’instauration d’une démocratie modèle pour toute la région. Trois ans plus tard, la réalité se résume à un surcroît de violence qui fait quotidiennement des victimes parmi les populations civiles, à la désintégration des infrastructures du pays, à une pauvreté de masse.
Si les puissances tutélaires du « nouvel » Irak sont parvenues à capturer l’ancien dictateur, Saddam Hussein, et à le déférer devant un tribunal à leur botte, si elles se sont révélées en mesure de faire élire un Parlement et de désigner un gouvernement, le spectre de la guerre civile n’en paraît pas moins se rapprocher. Les violences qui ont suivi l’attentat commis contre la Mosquée d’or de Samarra, l’un des principaux sanctuaires chiites du pays, ont initié un processus sanglant. En quelques jours, affrontements entre chiites et sunnites et représailles contre des lieux de culte ont fait des centaines de morts. Contraignant les autorités irakiennes à décréter un couvre-feu à Bagdad...
Les sunnites s’étaient tenus à l’écart du processus électoral, la nouvelle Constitution consacrant une alliance - elle-même des plus précaires - entre chiites et Kurdes. On peut aujourd’hui se demander si l’un des scénarios évoqués au début de l’occupation n’est pas en train de voir le jour : l’éclatement de cette ancienne puissance du Proche-Orient arabe... pour le plus grand profit de ceux qui lorgnent sur ses immenses richesses énergétiques.
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