Accueil > Notre dossier de l’heure > NON à la guerre de l’empire ! > Bruits de bottes

Irak

Bruits de bottes

Galia Trépère

dimanche 4 août 2002

Préparation de l’offensive militaire contre l’Irak, renforcement de la "sécurité intérieure" : la campagne antiterroriste de Bush est le moyen pour l’impérialisme américain d’accentuer sa pression contre les travailleurs et les peuples.

Depuis que Bush a indiqué, le 8 juillet dernier, qu’il était prêt à utiliser tous les moyens pour renverser le régime de Saddam Hussein, les fuites faisant état des scénarios possibles d’une offensive militaire contre l’Irak ont continué à se multiplier dans la presse. Le Pentagone ne cache pas que plusieurs possibilités sont à l’étude, de l’option la plus lourde impliquant l’engagement de 250 000 soldats à celle plus limitée qui réclamerait moitié moins de troupes.

Parallèlement, la campagne de préparation de l’opinion continue : l’Irak vient de refuser le retour des experts du désarmement de l’ONU, prétexte tout trouvé d’une intervention alors que sont démesurément grossis les dangers qui menaceraient les Etats-Unis. "Les événements du 11 septembre ne sont rien comparés à ce que les armes chimiques, biologiques et nucléaires peuvent faire", déclarait récemment le secrétaire adjoint à la Défense, Wolfowitz. Tandis qu’une nouvelle expression vient de faire son apparition parmi les stratèges américains, les "armes à effet de masse", celles capables de provoquer la terreur plus que la destruction. L’Irak disposerait de telles armes comme des avions bricolés en avions sans pilote, capables de déverser des aérosols toxiques sur tel ou tel endroit des Etats-Unis.

Des tractations sont également en cours avec l’opposition irakienne et les pays alliés des Etats-Unis dans la région. Le 14 juillet s’est tenue à Londres une réunion d’officiers irakiens en exil, en présence de représentants américains, ainsi que d’un membre de la famille royale de Jordanie qui a rappelé les liens unissant les branches jordanienne et irakienne de la dynastie hachémite. Les dirigeants des Etas-Unis, qui ne cachent pas leur volonté de faire de la Jordanie l’une des bases d’une offensive contre l’Irak, promettraient-ils en échange de cette situation hautement explosive pour les dirigeants jordaniens, le rétablissement de la monarchie en Irak ?

Cette hypothèse est d’autant plus plausible qu’elle s’inscrit dans une politique d’engagement des Etats-Unis aux côtés de Sharon.

Guerre à l’extérieur, mais également renforcement des moyens répressifs à l’intérieur, sont justifiés par les dangers qui guetteraient les Etats-Unis. "La plus grande menace de ce siècle", affirme un rapport présenté par Bush la semaine dernière, qui préconise une panoplie de mesures sécuritaires, entre autres la possibilité de faire intervenir l’armée plus facilement sur le territoire national.

A la faillite des marchés boursiers et aux menaces d’effondrement du système financier, les dirigeants impérialistes répondent par la fuite en avant vers la militarisation à outrance, la guerre contre les peuples et la contestation interne.

Galia Trépère

(tiré de Rouge, hebdomadaire de la Ligue Communiste Révolutionnaire, section française de la Quatrième Internationale)