A mon avis la section consacrée à " La biodiversité menacée " esquive un des problèmes centraux. Le document le fait en ayant recours à une série de constructions passives de manière à éviter de nommer l’humanité comme le sujet principal de la destruction de la biodiversité.
Nous y lisons que " l’existence de dizaines de milliers d’espèce est menacée par les atteintes innombrables que subissent les écosystèmes. " Je crois que le document devrait dire que c’est l’extraordinaire et insoutenable multiplication des communautés humaines qui est la raison centrale de cette menace. Il devrait reconnaître qu’il y a un niveau optimum de la population humaine dans un monde biologiquement diversifié. Au-delà de ce niveau optimum la biodiversité est menacée - indépendamment du fait que ce sont les relations de production capitalistes ou socialistes qui prévalent sur la Planète. A mon avis nous sommes déjà au-delà - et sans doute loin au-delà - de cet optimum.
Parallèlement, le document devrait abandonner le point de vue humano-centré, selon lequel " la biodiversité doit être défendue, non par posture sentimentale ou esthétique, mais au nom de l’espèce à laquelle nous appartenons ". Cette manière de penser n’est pas assez radicale. Nous devrions dire plutôt que " la biodiversité doit être défendue parce qu’elle conditionne l’existence de toute la vie sur la Planète, y compris celle de la race humaine ". Nous ne pouvons continuer a employer des formules myopes qui s’arrêtent aux seuls intérêts de la race humaine lorsque nous traitons de la question de la biodiversité. La biodiversité implique la reconnaissance d’un ensemble d’intérêts mutuels liant la race humaine avec la multiplicité des autres formes de vie.