Premier amendement
► Présenté par les camarades Mathieu et Patrick (France), cet amendement n’a pas été intégré dans le projet de résolution lors de la session plénière du Comité international de la IVe Internationale de février 2009 (Les votes concernant son intégration ont été : 8,825 % pour, 76,47 % contre, 8,825 % abstentions et 5,88 % NPPV).
À la fin du troisième paragraphe, rajouter :
Cette situation libère non seulement de nouveaux espaces pour la gauche radicale , mais entraîne aussi des contradictions au sein du mouvement ouvrier, du mouvement syndical, mais aussi dans et autour les partis traditionnels de la gauche, partis sociaux-démocrates et dans les PC. Des fractures ou des divisions qui, sans produire d’emblée des partis clairement anticapitalistes, créent des regroupements ou des forces politiques, qui occupent une partie de l’espace politique à la gauche de la social-démocratie. Quelles que soient nos analyses de ces processus, il faut d’abord reconnaître que ce qui s’est passé en Allemagne, avec Die Linke, indique un état de crise des partis traditionnels que l’on retrouve sous d’autres formes en Grèce, en France, en Italie et ailleurs, qui change le paysage politique à gauche depuis ces dernières années.
Ces regroupements en Europe traduisent une première étape de rupture partielle avec le social-libéralisme, sans pour autant faire naître d’emblée des « partis anticapitalistes » autour de courants « marxistes révolutionnaires » ; Ils produisent des formes de rassemblement partidaires intermédiaires auxquels des forces militantes de la gauche anticapitaliste peuvent parfois participer en s’appuyant sur une première dynamique de rupture. Les contradictions politiques sont vives dans ces regroupements, notamment autour de deux questions clés traçant une ligne de clarification en leur sein :
● la participation gouvernementale ou le soutien à des coalitions se situant sur le terrain de la gestion sociale-libérale ;
● l’implication dans les mouvements sociaux pour en traduire politiquement les aspirations.
L’expérience italienne a été décisive. Elle ne percute pas seulement la gauche italienne, mais toute la gauche européenne : Rifondazione dans un gouvernement de centre gauche, c’est une question qui fait débat dans Die Linke, Syriza, le SP aux Pays-Bas, la gauche à la gauche du PS en France, et d’autres.
De telles forces émergentes sont le signe d’une période de regroupement et de reconstruction au sein du mouvement ouvrier, qui va s’accentuer avec les effets de la crise économique et de la montée des mouvements sociaux, accélérant aussi la crise du social-libéralisme. Cette période va, pendant un certain temps, laisser ouverte plusieurs possibilités de regroupement partidaire, à gauche de la social-démocratie, sans forcément renforcer d’emblée un « regroupement anticapitaliste » basé essentiellement sur des organisations d’extrême-gauche.
Second amendement
La Gauche anticapitaliste européenne (GACE), avancées et reculs, une perspective à maintenir
► Présenté par les camarades Mathieu et Patrick (France), cet amendement n’a pas été intégré dans le projet de résolution lors de la session plénière du Comité international de la IVe Internationale de février 2009 (Les votes concernant son intégration ont été : 5,88 % pour, 76,47 % contre, 14,71 % abstentions et 2,94 % NPPV).
Après les deux premières phrases du point 5, remplacer par :
Depuis plusieurs années, nous sommes engagés, avec plusieurs sections européennes, dans le processus de la GACE. Son histoire et ses évolutions ne se font pas de manière linéaire, elle a connu des avancées et des reculs.
Dans plusieurs pays, la perspective de regroupements larges a reculé. Les échecs en Écosse et en Grande-Bretagne notamment, l’ont affaibli. Dans ce dernier cas, le choix du SWP de se replier sur son organisation en quittant Respect, qui pouvait amorcer un rassemblement anticapitaliste plus large, a eu un effet négatif. Un débat s’impose avec le SWP comme avec d’autres forces de l’extrême-gauche en Europe, débat critique qui est absent du document proposé pour le congrès mondial.
Nous devons persévérer dans le renforcement d’une GACE qui rassemblerait de vrais partis anticapitalistes pluralistes, au-delà des seuls courants « révolutionnaires », afin de peser dans la « reconstruction » politique du mouvement ouvrier.
En cherchant à renforcer la dynamique d’un regroupement des forces anticapitalistes européennes, en partant d’ une coordination voulue et organisée par les partis pluralistes existant dans la GACE, notre objectif n’est pas, d’abord, de « cliver », de séparer les « révolutionnaires » des « semi réformiste » ou des « hésitants ». En Europe, la classe ouvrière a vraiment besoin de vrais partis de masse anticapitalistes pour se défendre dans la situation actuelle. C’est même de plus en plus urgent, vu la rapidité des effets de la crise économique et de l’incapacité de la social-démocratie d’y répondre ; En l’absence de solutions politiques et d’organisation politique adaptée à gauche, le terrain pourrait être occupé par des forces xénophobes et protectionnistes.
Nous devons compter sur une dynamique de radicalisation, dans les luttes, face à la crise, et face aux politiques libérales de l’Union européenne. C’est sur cette base que le courant marxiste-révolutionnaire peut-être en mesure de peser sur l’évolution de ces forces ou de ces partis unitaires anticapitalistes qui n’ont pas tout tranché mais qui peuvent évoluer vers la gauche.
Des rassemblements unitaires larges, dans les luttes sociales ou lors de coalitions électorales, basés sur la défense de mesures d’urgence en faveur de la classe ouvrière face à la crise capitaliste, sont des moyens d’engager des processus d’action et de clarification politique.
Die Linke en Allemagne a été un exemple d’un début de rupture et de rassemblement à gauche de la social-démocratie. Syriza en Grèce en est un autre, où des groupes de la gauche radicale s’allient avec une organisation importante issue de la crise du PC Grec, confirmant sur le terrain électoral comme dans le mouvements sociaux récents que peut se former un parti anticapitaliste large, sans chercher d’alliance gouvernementale avec la social-démocratie, et qui pèse sur la situation. Ce ne sont pas les seuls exemples, et d’ailleurs aucun exemple n’est à suivre à la lettre. Dans chaque pays, selon la situation, les configurations seront spécifiques.
Mais ce qui est commun, c’est que partout se dégagent, sur la base de la double crise de la social-démocratie et des partis communistes, un espace de rassemblement possible, de terrain de débat et d’action, dans lequel les « marxistes-révolutionnaires » doivent agir pour aboutir à des partis larges anticapitalistes, contestant l’hégémonie de la social-démocratie sur la gauche.
Nous devons approfondir ce que nous avons engagé avec le rassemblement de la GACE, pour rassembler et clarifier le débat parmi les forces qui se situent a gauche de la social-démocratie, sur une double base : que les partis qui le composent soient perméables et actifs dans le développement des mouvements sociaux, et restent indépendant du social-libéralisme et des gouvernements qu’ils conduisent. ■
Troisième amendement
Sur la IVe Internationale
► Présenté par les camarades Mathieu et Patrick (France), cet amendement n’a pas été intégré dans le projet de résolution lors de la session plénière du Comité international de la IVe Internationale de février 2009 (Les votes concernant son intégration ont été : 5,88 % pour, 73,53 % contre, 17,65 % abstentions et 2,94 % NPPV).
Dans le point 8 de la résolution ajouter à la fin :
Nous devons inviter comme observateurs les forces avec qui nous travaillons.
Mais nous devons être clairs sur le fait que le Congrès de la IVe Internationale n’est pas en lui-même un congrès de partis anticapitalistes larges, ni une « étape » vers ce but. Nous devons réaffirmer la perspective déjà acquise par la IVe Internationale : une nouvelle internationale de masse anticapitaliste, et non pas à une « IVe Internationale simplement “élargie” ». Nous devons discuter les chemins pour, dans chaque pays, parvenir à rassembler des partis anticapitalistes pluralistes et de masse. La IVe Internationale est un courant politique qui défend cette perspective, mais cette perspective n’est pas le rassemblement « autour » de la IVe Internationale, où le pluralisme acceptable se réduirait à différentes variantes du trotskysme et des groupes d’extrême-gauche.
Une nouvelle internationale sera le résultat d’une convergence politique bien plus large, après une série d’expériences de travail et de débats communs, de vrais partis larges pluralistes qui décident de former un nouveau rassemblement international. La IVe Internationale sera un des courants de cette nouvelle internationale, sans doute pas dominant vu les forces relativement faibles dont nous disposons à l’échelle internationale.
Mais son rôle politique, idéologique, son existence à cette étape comme seul cadre international réellement existant, nous amène à considérer que dans les nouveaux partis larges anticapitalistes fonctionant avec droit de tendance ou courant, les partisans de la IVe Internationale dans ces nouveaux partis s’organisent sous des formes à déterminer, en fonction des situations spécifiques à chaque parti. ■