Du site de l’UCL Québec
Michel Chartrand est mort. Certainement l’un des plus grand syndicaliste que le Québec ait connu. Peut-être le plus grand. Un homme qui, bien qu’issu de la petite bourgeoisie et ayant flirté jeune avec des mouvements pas très net, a consacré sa vie à la cause ouvrière, à la justice sociale et au socialisme.
Chartrand qui sympathisait avec les réfugiés anarcho-syndicalistes espagnols dans les années 1960 et 1970. Chartrand qui invitait Augustin Souchy (délégué par la CNT et l’AIT) à prendre la parole lors d’un congrès du Conseil central de Montréal de la CSN. Chartrand dont on a dit de lui que c’était un anarchiste alors que c’était tout simplement un homme libre.
Chartrand n’a méprisé aucun terrain de lutte (même le terrain électoral... ce qui en ferait un bien drôle d’anar !). Jamais du côté des oppresseurs, toujours avec les opprimé-e-s... jusqu’en prison s’il le fallait. Chartrand profondément internationaliste, bien que tout aussi profondément indépendantiste (mais jamais péquiste). Chartrand pro-féministe et don juan.
Chartrand bourré de contradictions, bourru et haïssable mais Chartrand intègre, incorruptible et irremplaçable. Chartrand qui va nous manquer.
Chartrand que les hommages dégoulinant et de mauvaise foi de la presse et des bureaucrates peureux écœurerait sans doute. Chartrand pour qui le plus bel hommage serait une bonne vieille grève générale pour faire tomber ce gouvernement pourri.
Salut Chartrand. La lutte continue.