Johannesbourg, le 27 juin 2003. L’ex-président sud-africain Nelson Mandela a réitéré aujourd’hui ses critiques contre le président américain Georges W. Bush et il a dit qu’il est certain qu’il ne se réunira pas avec lui durant la tournée de ce dernier en Afrique le mois prochain.
« Depuis la création des Nations Unies en 1945, il n’y a pas eu de guerre au niveau mondial. Que quelqu’un, spécialement un dirigeant d’un super-État, agisse en marge de l’organisme est quelque chose qui doit être condamnée par tous ceux qui veulent la paix » a affirmé Mandela à la presse après s’être réuni avec le responsable français, Dominique de Villepin.
« Un pays qui laisse de côté les Nations Unies et attaque un pays indépendant doit être condamné dans les termes les plus énergiques et je suis très heureux de l’attitude prise par le président Jacques Chirac » a-t-il ajouté.
Chirac a pris la tête de l’opposition à la guerre en Irak et il a promis d’opposer son veto à une quelconque résolution des Nations Unies qui autoriserait une attaque, dans le cadre d’un rejet international des plans de guerre de Bush.
En janvier dernier, Mandela, qui a reçu le prix Nobel de la Paix pour son rôle pour mettre fin au régime ségrégationniste dans son pays, a affirmé que Bush « ne pense pas correctement » et la semaine passée, en Irlande, il a assuré que les Etats-Unis et Bush sont un danger pour le monde ».
Bush a prévu un tour de cinq pays africains, y compris l’Afrique du Sud. Une rencontre de courtoisie à Mandat est considérée comme une obligation au programme de tout dirigeant en visite, mais vendredi des journalistes ont demandé à l’ex-responsable de 85 ans s’il dirait, en personne, à Bush ce qu’il pense.
« Croyez-vous qu’il va me rencontrer ? Je ne parierai pas la-dessus. J’ai dit ce que je voulais dire et je ne le répèterai pas. Je ne peux vous assurer qu’il veut que l’on se rencontre » a-t-il dit.
L’itinéraire de Bush n’inclut pas une visite à Mandela et l’ambassade américaine en Afrique du sud a refusé de commenter la chose et les observateurs ont affirmé qu’il n’était pas évident qui faisait un affront à l’autre.
La Jornada, Mexico, le Samedi le 28 juin 2003
Traduction La Gauche