Intervention à la table ronde organisée le 9 Mai 2009 par l’Association Culturelle Berbère de Paris autour de l’oeuvre de Frantz Fanon.
Ce texte a aussi été publié par le Quotidien d’Oran du jeudi 14 mai dans la rubrique "L’Actualité autrement" en pages 7 et 8.
Pour une œuvre aussi riche et attachante que celle de Fanon, il m’a fallu en raison du temps limité pour chaque intervention, m’en tenir aux seuls aspects les plus controversés de son œuvre. Il y avait donc risque de donner une apparence simpliste ou partiale à mon opinion.
Mais faire preuve de vigilance critique n’enlève rien ni à ce que Fanon nous a apporté, ni à notre estime envers son engagement. Il va sans dire, mais je tiens à le souligner, que le regard critique justifié et nécessaire porté par ceux qui se sont jetés corps et âme dans la lutte libératrice n’a ni les mêmes motivations ni le même contenu que ceux qui prétendent que, tout compte fait, l’insurrection algérienne aurait égalé en férocité la barbarie colonialiste ou bien que la lutte pour l’indépendance ne pouvait mener qu’aux dérives actuelles de l’Algérie.
Si tout avait été aussi noir, on ne comprendrait pas pourquoi et comment l’abnégation de millions de femmes, d’hommes et d’enfants, l’énergie et l’audace de milliers de cadres politiques et militaires respectueux du peuple, a réussi avec le contexte international, à colmater victorieusement bien des défaillances pour le résultat d’une indépendance qui a fait l’admiration du monde.
Ce sont les ressorts de cette mobilisation que Fanon a eu le mérite de montrer. Quant aux faiblesses de la lutte nationale, leur constat pouvait inciter à les surmonter et surtout aujourd’hui à en tirer des enseignements. Si Fanon avait été aujourd’hui encore parmi nous, nul doute selon moi que son intelligence, sa sensibilité et sa proximité aux gens qui souffrent, auraient fait résonner une fois de plus sa voix dans le combat pacifique des jeunes générations, celle des intellectuels et scientifiques comme le psychiatre Boucebsi et tant d’autres, assassinés dans la tourmente d’une société algérienne jetée dans une espèce de schizophrénie par l’arbitraire des pouvoirs successifs.
Fanon fut en effet un porte parole et un analyste talentueux du soulèvement armé, dans la guerre psychologique sans pitié qui nous opposait aux « Services psychologiques » de l’armée colonialiste. Il a mis l’accent sur l’importance des facteurs culturels et pour tout dire, de civilisation, dans l’ampleur et la vigueur du soulèvement national. Il a perçu les dangers qu’allaient générer la rapacité, l’autoritarisme et le cynisme des clans prédateurs qui visaient avant tout le pouvoir en trahissant les espoirs populaires. Il a enfin appelé à dépasser les enfermements régionaliste et nationaliste et à ouvrir des horizons internationalistes et humanistes.
Mais une question s’est posée dans les faits : l’élan insurrectionnel pouvait-il à lui seul fonder un projet révolutionnaire à la fois radical et ancré sur le réel ? Ce qui manquait le plus aux Algériens n’était ni la ferveur patriotique ni la volonté de liberté. Les couches sociales mises en mouvement en avaient à revendre. Ce dont elles avaient le plus besoin était de forger des armes théoriques et politiques assez cohérentes et adéquates au contenu de liberté et de justice sociale assigné à l’indépendance. C’est à cette aune que les idées de Fanon, au-delà de l’unanimisme national, ont été perçues de façon diversifiée selon les intérêts sociaux des uns et des autres, leurs parcours culturels et idéologiques, leurs ambitions politiques à court ou plus long terme.
Parmi les impacts suscités, je laisserai de côté les réactions tardives de ceux qui après l’indépendance ont reproché à Fanon de n’avoir pas été un Algérien musulman de souche. Comme si certains des « musulmans » qui lui font ce reproche n’avaient pas brillé avant l’insurrection et à ses débuts par leur manque de sensibilité patriotique, allant jusqu’à la condamnation envers les orientations de lutte radicales. Ce thème mériterait à lui seul un autre débat.
J’envisage donc les réactions de deux autres sortes d’acteurs engagés dans le mouvement de libération. Les uns, croyant ou prétendant retrouver chez Fanon leurs propres convictions étroites, ont perverti une partie de ses idées et les ont instrumentées dans le champ socio-politique. D’autres acteurs, plus ouverts sur les aspirations populaires et sur l’intérêt national, n’ont pas perçu à temps en quoi certaines des idées de Fanon avaient prêté le flanc à des interprétations perverses.
Personnellement, il me semble bien que certaines des idées avancées par Fanon, mais présentes aussi sous une forme ou sous une autre chez un grand nombre d’Algériens à qui il s’adressait, recélaient des lacunes et des risques que l’ensemble du mouvement n’est pas parvenu à dépasser à temps par la jonction de l’expérience et des orientations théoriques.
J’ai en vue en particulier deux thèmes : celui de la violence armée, et celui du rôle prêté ou assigné à la paysannerie.
Pour le premier, Fanon qui n’était en aucune façon un apôtre de la violence pour elle-même, a légitimé à bon droit la violence armée insurrectionnelle. Il a exalté le remodelage mental qu’elle a provoqué, le recouvrement de la dignité, de la confiance en soi et d’une personnalité jusque là aliénées par la soumission. Mais il n’a attribué à ce remodelage que des effets vertueux.
Comme psychiatre partageant la souffrance et la révolte de ses frères et sœurs, Fanon a concentré son attention sur la réhabilitation psychologique et morale du colonisé face au déni et au mépris colonialistes. Mais, comme militant et homme politique, sa présentation linéaire de la violence indépendantiste est restée trop peu empreinte d’un autre volet important, l’effort de régulation politique nécessaire. Il évoque peu ou pas assez le danger des dérives induites par l’insuffisance d’une maîtrise politique, que la Charte de la Soummam avait pourtant mise en exergue. Mais la Charte elle-même l’avait fait sur le mode ou dans le registre apologétique, comme si l’effort politique allait de soi, était inhérent à la justesse de la cause libératrice et en surgissait spontanément. Sur le terrain, les cadres ont retenu surtout de la Charte les normes organisationnelles. L’effort de faire passer la régulation politique dans les actes n’a pas été suffisamment pris en charge. C’est ce que soulignera un an plus tard le rapport-bilan de Abbane et du CCE au CNRA de l’été 1957, la suite montrera que ce fut malheureusement une bataille politique perdue.
Selon moi, nombre de chefs de guerre, de bonne ou mauvaise foi, ont exploité ce point faible des approches de la violence armée, comme si les urgences, les contraintes et les situations compliquées du temps de guerre pouvaient tout justifier, excuser des faits politiquement et moralement aussi inexcusables que Melouza, l’assassinat de Abbane Ramdane, les ravages de la bleuite en wilaya III. Je n’ai cité que les sommets les plus visibles d’un tragique iceberg, dont les colonialistes ont profité et qui ont laissé des cicatrices morales, intellectuelles et politiques lointaines.
Fanon et de nombreux militants de valeur comme lui, étaient-ils assez informés pour apprécier l’ampleur du phénomène et son impact sur le moral des combattants et l’efficacité de la lutte ? Pouvait-il imaginer par exemple le sort qui fut celui de son confrère à l’hôpital psychiatrique de Blida, le communiste Georges Counillon ? il était monté au maquis des Aurès dès l’été 1955 parce que l’ALN, Larbi Benmehidi me l’avait dit et demandé, avait un besoin pressant en médecins. Il y sera assassiné, avec d’autres, uniquement pour ses opinions, dans l’atmosphère tribaliste et chaotique que les seigneurs de guerre amplifieront après la mort de Benboulaid.
En fait, même s’ils étaient plus ou moins informés par la rumeur, on peut comprendre l’inconfort de la situation dans laquelle se sont trouvés Fanon et d’autres militants et intellectuels du FLN. Quand de très proches collaborateurs des dirigeants du GPRA et du FLN me racontaient un jour ce dont ils furent témoins, j’étais sidéré et leur avais dit : comment avez-vous fait pour ne pas sombrer dans la folie ? En fait, bridés à la fois par le mode de fonctionnement des appareils et par l’obligation de réserve face à l’ennemi, pouvaient-ils faire autrement que s’astreindre malgré eux à un degré variable d’autocensure, suffisant à biaiser et émousser peu ou prou l’expression ouverte de leur jugement politique ?
J’en puise deux exemples dans les écrits de Fanon.
A propos des vertus de la violence libératrice, Fanon lui attribue, dans l’immigration en France, une baisse notable de la criminalité ordinaire entre Algériens par rapport à ce qu’elle était auparavant. Il y a en cela certainement une part de vérité. Mais qu’en est-il des autres nouvelles formes de criminalité qui en Algérie comme en France se sont dissimulées sous des apparences ou des prétextes politiques ? Qu’en est-il de l’hécatombe de militants ou citoyens algériens qui avaient certes quelques racines ou motivations politiques, mais dont on sait aussi à quel point une part renvoyait à des conflits d’intérêts économiques et de pouvoir personnels ou claniques, en fait à une criminalité de droit commun .
Autre exemple ; dans un passage de « Sociologie d’une révolution », j’ai constaté que Fanon avait sacrifié lui aussi à une des fables que des dirigeants FLN avaient répandues à l’époque dans une vision hégémoniste et politicienne du rassemblement national. On sait, écrit-il en passant, comme s’il s’agissait d’une vérité établie, que le PCA avait dénoncé les « terroristes provocateurs » (les guillemets sont de Fanon, comme pour authentifier une citation) visant par là le FLN, prend-il le soin de préciser.
Le bon sens n’aurait-il pas dû inciter à rechercher dans la littérature du PCA, depuis le 2 novembre 54 jusqu’à l’indépendance quelque chose qui ressemble à cette affirmation ? Je sais par contre avec certitude que le PCA, tout en apportant son soutien entier en actes et en paroles à l’action de l’ALN, a explicité constamment son point de vue différencié et constructif mettant en garde contre des orientations ou des pratiques portant préjudice à la justesse de la cause nationale et susceptible de se retourner contre elle. Ainsi 1959, en cet « An V de la Révolution » où Fanon rédigeait son ouvrage, la direction du PCA, a renouvelé ses recommandations dans plusieurs lettres confidentielles au GPRA, puis publiquement et avec illustrations précises dans la brochure « Notre Peuple vaincra » datée de Novembre 1960, à quelques semaines du tournant historique de Décembre 1960. Si le PCA est parvenu à faire cela, c’est parce qu’il avait pu dans une posture difficile sauvegarder une marge suffisante d’autonomie politique. Voila ce que Fanon et les intellectuels organiquement engagés dans le FLN n’étaient pas évidemment en situation de faire, même s’ils en avaient eu l’intention.
Je voudrais en concluant cette partie souligner que les approches insuffisamment politiques de la violence armée n’ont pas engendré seulement des impacts négatifs sur la conduite de la lutte armée. Leur impact stratégique s’est prolongé jusque dans l’Algérie délivrée du colonialisme. Il a imprégné de nombreux secteurs de l’opinion algérienne d’une idée erronée, la suivante : tous les problèmes surgis ne peuvent trouver de solution que dans les capacités des protagonistes à user de la violence armée contre leurs adversaires ou concurrents qu’ils soient politiques, économiques ou idéologiques. Cette thèse n’a pas été suffisamment combattue. Elle a continué à se nourrir d’une tradition ancrée dans les courants hégémonistes du nationalisme, celle de la condamnation du politique sous toutes ses formes, en l’opposant à la lutte armée, avec un privilège accordé à ses modes de gestion autoritaires, son culte du chef et de l’unanimisme encore dominant dans la trame de notre société et notamment paysanne.
A défaut d’un effort d’éducation politique plus grand amorcé dans le feu même des combats libérateurs, ces combats armés, à côté de l’immense victoire politique de l’accès à l’indépendance, ont engendré un verrou, un frein à l’essor d’une nouvelle culture démocratique nécessaire aux combats pacifiques de l’édification nationale et sociale.
Je serai plus bref en évoquant le deuxième volet, tout aussi stratégique, le rôle de la paysannerie, parce que l’intervention de Harbi en a exposé en profondeur plusieurs aspects théoriques et historiques. Je veux surtout souligner les failles aujourd’hui mieux connues des orientations consistant à assigner à la paysannerie (considérée d’ailleurs à tort comme un bloc homogène) le rôle politique majeur d’entraîner derrière elle les couches sociales jugées retardataires par rapport à elle. La vie a confirmé que malgré sa participation massive et décisive à la libération, la paysannerie ne pouvait jouer un tel rôle, ni par ses caractéristiques économiques et sociologiques ni par les niveaux de conscience civique et politique qui vont avec. Et surtout, circonstance aggravante, quand son rôle est opposé à celui des ouvriers et travailleurs des villes que Fanon a culpabilisé d’une façon moraliste comme des chouchous du régime colonial.
Inutile d’aller chercher plus loin les fondements idéologiques qui ont cautionné dès 1956 la caporalisation ou la répression du mouvement ouvrier, des syndicats, des courants démocratiques présentés comme sectaires et antinationaux pour mieux verrouiller ainsi l’ensemble du mouvement démocratique. C’était, à côté de la tyrannie des armes, le meilleur moyen de barrer la route ai Front national de l’édification, de la démocratie et de la justice sociale. C’était une attaque frontale contre ce qui pouvait devenir le noyau moteur d’un tel Front, c’est-à-dire l’alliance de fait et de principe entre les différents courants révolutionnaires existant dans les forces armées, chez les intellectuels, dans les couches les plus exploitées et les plus conscientes de la paysannerie et des travailleurs des villes.
L’ambiguïté idéologique dominante a frayé la voie à ce socialisme spécifique prôné par une « élite » politico-militaire pour qui l’option socialiste était avant tout un instrument de pouvoir. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi la bureaucratie dirigeante a choisi d’instrumenter la paysannerie comme une masse de manoeuvre plus facile à mâter et pour cause ! Les ouvriers agricoles salariés, aguerris dans des luttes syndicalo-politiques depuis l’époque coloniale constituaient une exception et c’est pourquoi les dirigeants nationalistes après l’indépendance ont tout fait pour briser leur organisation syndicale et les noyer dans les Unions paysannes-maison, alors que leur dynamisme de classe aurait pu aider à sensibiliser les autres couches de la paysannerie aux luttes sociales et démocratiques. Les autres couches paysannes étaient en effet plus vulnérables aux manœuvres du pouvoir bureaucratiques, ce sont elles qui à l’époque coloniale ont été les moins familiarisées avec l’esprit et les pratiques des luttes démocratiques et sociales modernes.
Certes, d’assez larges cercles, notamment dans l’encadrement de l’ALN des frontières, se disaient acquis aux idées de progrès et de justice sociale de Fanon, proclamaient leur sympathie pour la révolution cubaine à ses tout débuts. Derrière cet engouement formel et unanimiste, des courants contradictoires s’affrontaient sourdement dès qu’il s’agissait d’actes et de réalités concrètes. Le sort final de la confrontation était tranché à terme au détriment des conceptions plus conformes aux aspirations populaires. Les courants contraires, s’appuyant en effet à la lettre sur certaines des affirmations discutables de Fanon, ont pu combiner ainsi l’agression idéologique avec la répression ouverte contre la montée possible d’une révolution plus profonde. Celle-ci s’avéra rapidement fragilisée non seulement par les données objectives nationales et internationales mais aussi par la division et la mystification de ses défenseurs naturels et les plus convaincus. Par glissements successifs, les tendances antisociales se sont cristallisées chez ceux qui ont forgé l’Etat indépendant et son idéologie et qui ont renforcé leur emprise sous couvert d’actes en contradiction avec le discours officiel.
En fait, à l’image du peuple algérien dans son parcours moderne, Fanon prématurément disparu est resté au milieu du gué alors qu’il n’était en aucune façon dans le camp des conservateurs antisociaux. Malgré sa prémonition de la montée de couches prédatrices, pouvait-il aller plus loin en ces années de braise où tout n’était pas aussi clair qu’aujourd’hui ? Compte tenu des limites que j’ai indiquées, pouvait-il faire plus que fustiger avec véhémence l’avènement des nouveaux despotes ? C’est une posture aujourd’hui dépassée pour l’Algérie actuelle mais dans laquelle s’attardent de façon anachronique des milieux qui n’arrivent pas à dépasser la dénonciation et à s’engager dans une stratégie alternative autre que le remplacement de l’Hadj Moussa par Moussa L’Hadj dans le sérail du système.
La bataille idéologique se poursuit sur le socle objectif dont j’ai été heureux de trouver quelques linéaments dans les pages ultimes de Fanon : le terrain décisif des luttes unitaires, quotidiennes et de longue haleine autour des enjeux concrets socio-politiques. Cela nous incite, comme Fanon y appelait de façon pathétique à la veille de sa disparition, à jeter par-dessus bord les tergiversations passées.
La complexité de cette bataille dans un environnement mondial nouveau rend d’autant plus obsolètes les extrapolations de ses épigones, enclins à figer ses pensées pourtant vouées à évoluer et à les considérer comme un corps de doctrine achevé, une Bible du Tiers Mondisme. Je partage en cela l’opinion de François Maspéro, dans sa préface à l’ouvrage de Alice Cherki. La question reste d’actualité, on continue à observer comment en particulier des intellectuels organiques du pouvoir s’évertuent à se couvrir d’un vernis fanonien pour justifier leurs positionnements à géométrie variable.
Par ses qualités de courage et d’honnêteté, son sens de l’humain et sa sensibilité internationaliste, Fanon reste emblématique pour une partie de nos jeunes, à la manière dont l’est devenu Che Guevara à l’échelle mondiale. Il y a quarante ans après l’équipée mémorable du Che s’était achevée dans un pays qui à l’époque n’avait pas généré les conditions d’un des vingt nouveaux Viet Nam escomptés. Aujourd’hui, les masses paysannes et indigènes particulièrement combatives de Bolivie (notamment les mineurs, ouvriers agricoles et paysans pauvres ) construisent et imposent leur projet révolutionnaire et unitaire par des voies remarquablement pacifiques et démocratiques après avoir appris à s’unir à travers plusieurs décennies de luttes très dures.
Notre pays est harassé par les épreuves que lui ont fait subir les gestionnaires de l’après indépendance. Mais les générations nouvelles ont commencé à accumuler l’expérience nationale et à enregistrer les expériences mondiales. Une relecture dépassionnée et vigilante du message de Fanon pourrait contribuer à ouvrir aux forces vives algériennes leur propre voie démocratique et pacifique, pour une relance dynamique et plus cohérente du processus de libération amorcé par l’appel du 1er Novembre 1954.
S. H. 8 mai 2009