Vous trouverez en fichier joint un pamphlet réalisé par le comité femmes du parti de la Démocratie socialiste (PDS).
Il a été diffusé lors de la grande manifestation de la première marche mondiale des femmes à Montréal le 14 octobre 2000 où plus de 40 000 féministes ont manifesté.
Les jeunes militantes de Gauche Socialiste s’étaient beaucoup impliquées dans cette mobilisation et dans l’expression politique du PDS à ce sujet. La culture politique de notre groupe s’est dès le départ basée sur la problématique de la libération des femmes et la lutte contre le patriarcat au quotidien et y compris dans le fonctionnement de notre collectif.
On retrouvera cette pratique d’un féminisme politique de gauche non seulement au PDS (1996 à 2002) mais aussi à l’UFP (2002 à 2006) où des camarades notamment de GS présentèrent un projet de ’’politique familiale féministe’’.
On se souvient aussi que la lutte s’est aussi faite en chantant : un ou deux ans plus tard, dans la mobilisation contre le sommet des amériques, des militantes de Québec et Montréal créèrent des chorales militantes avec notamment des femmes de la mouvance libertaire (les amères Noëlles à Québec).
Si on revient au pamphlet, le ton est un peu solennel. C’était à l’époque un moment d’émotion de vivre cette grande action mondiale populaire.
On retrouve bien sûr dans le document une référence aux luttes de la période récente (celle des infirmières et des téléphonistes de Bell), mais aussi une série d’axes défendus par le PDS comme un réinvestissement majeur (10 milliards) dans les services publics, la lutte à la pauvreté et l’augmentation du salaire minimum.
Le 14 octobre au soir, les manifestantEs savaient que le premier ministre Bouchard et son équipe ministérielle n’accordaient que 10 malheureux cents d’augmentation du salaire minimum. Des militantes issus notamment de la Fédération des Femmes du Québec comme Françoise David et Manon Massé discernaient les limites de la mobilisation sociale dans les circonstances de l’époque. La construction d’une nouvelle force politique devenait tangible et ce sera une source majeure de la création six ans plus tard de Québec Solidaire.
Dans le nouveau parti, les préocupations des féministes anticapitalistes auront un écho auprès des autres et réciproquement.
Il n’était cependant pas écrit d’avance que ce projet allait prendre la forme d’un parti de Gauche relativement stable. La vague altermondialiste du sommet des amériques en 2001, les quelques succès électoraux de l’UFP (l’effet de Mercier) et les luttes syndicales (2003) et étudiantes (2005) allaient renforcer la dynamique malgré les défaires sociales face au gouvernement Charest. Les plateformes du parti aux élections générales en 2007 et 2008 allaient défendre par la suite, la nationalisation de l’éolien, la gratuité scolaire et une augmentation conséquente du salaire minimum... Ces propositions seront appuyées par des candidats qui pour plus de la moitié seront des candidates.