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Déclaration sur l’assassinat des camarades par le Parti communiste des Philippines (PCP) et sa Nouvelle armée du peuple (NAP)

jeudi 1er mai 2003

Le 23 janvier 2003, Romulo "Rolly" Kintanar, l’un des anciens dirigeants du Commandement général de la Nouvelle armée du peuple (NAP), a été assassiné en plein jour dans le centre de Quezon City, aux Philippines. Deux jours plus tard, le porte-parole du Parti communiste des Philippines (PCP) et de la Nouvelle armée du peuple a hautement revendiqué ce meurtre honteux (1) Une déclaration qui est venue contredire les premiers démentis présentés par des personnalités tels que le parlementaire Satur Ocampo de Bayan Muna et José Maria Sison, président du PCP-NAP vivant aux Pays-Bas.

Rolly Kintanar avait été membre du PCP-NAP depuis sa formation. Il a offert les meilleures années de sa vie au parti et à la construction de ses forces armées. Au début des années 1990, sortant de prison, il a été l’un des dirigeants du PCP-NAP qui n’ont pas accepté le document rédigé par José Maria Sison tirant le bilan du projet révolutionnaire aux Philippines. Ayant eu l’audace de contredire le point de vue officiel du parti mao-stalinien, il la été condamné à mort en 1994, de même que plusieurs autres camarades,.

Depuis sa condamnation a mort par le PCP-NAP, Rolly Kintanar a contribué à divers projets économiques visant à aider d’anciens camarades du PCP-NAP à vivre de façon normale. Il a su tirer le meilleur usage des ressources allouées par l’État réactionnaire pour la réinsertion de ces militants. Il a aidé des camarades appartenant à divers courants politiques à progresser en vue du regroupement des forces révolutionnaires.

Son assassinat est une étape de plus dans la série de meurtres planifiés par la direction du PCP-NAP, et cette nouvelle étape a été annoncée avec éclat par son porte-parole. Au cours du même mois de janvier trois autres anciens militants du PCP-NAP ont été assassinés, deux avant et un après le meurtre de Kintanar.

Les années précédents ces derniers meurtres, plusieurs dizaines de cadres, membres de divers blocs politiques, ont été assassinés sur ordre de la direction du PCP-NAP. Ce qui est particulièrement grave, c’est que plus de dix ans après que les désaccords se soient manifestés dans le parti, les assassinats se poursuivent encore.

Le PCP-NAP utilise l’assassinat de Kintanar comme un avertissement envers tous ceux qui ont osé s’opposer à lui. Le message est clair : le débat politique et la contradiction avec ce parti seront résolus de manière irréversible.

Nous exprimons notre préoccupation la plus grande devant l’emploi de telles méthodes, insensées et non révolutionnaires, pour résoudre les désaccords entre et au sein des forces révolutionnaires aux Philippines. Si cela devait continuer, seul l’État réactionnaire en tirerait profit ; et tous ceux qui sont engagés dans le mouvement progressiste et révolutionnaire en lutte contre la mondialisation capitaliste néolibérale en paieront le prix.

Nous condamnons l’assassinat de ceux qui ont osé exprimer leur désaccord avec l’orientation du PCP-NAP, comme nous avons toujours condamné le recours à la violence au sein du mouvement ouvrier et du mouvement révolutionnaire.

Nous appelons toutes les forces progressistes et révolutionnaires du monde à condamner l’emploi de telles méthodes et à exercer une forte pression sur le PCP-NAP pour qu’il arrête immédiatement ce cours dangereux.

1. La déclaration du porte-parole du PCP-NAP, Ka Roger Rosal, a été reproduite dans la plupart des quotidiens philippins et réitérée dans divers interviews radiodiffusés.