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Amir Khadir et la responsabilité sociale en temps de crise : Parce qu’on les a trop longtemps laissés faire !

mercredi 22 avril 2009, par Amir Khadir

Dans une de nos dernières chroniques « Au quotidien d’un député du peuple ; Si peu de temps pour se faire entendre ! », nous avions évoqué toutes les difficultés que peut rencontrer un nouveau député quand il cherche à faire passer le message qui est le sien. Nous vous faisons part ici d’un texte d’Amir Khadir qui, quant à la responsabilité sociale en temps de crise, tente de mettre les choses en perspectives. À méditer, ne serait-ce que pour nous rappeler l’importance du pouvoir dont nous pouvons disposer en tant que citoyens ! (Pierre Mouterde)


Tiré de PTAG
mardi 14 avril 2009, par Amir Khadir


J’ai dit en chambre que nous sommes collectivement responsables de la crise. La crise dont je parle n’est pas juste la chute de la bourse ou les pratiques d’investissement insensées de la Caisse de dépôt. Bien sûr, la population ne peut pardonner les banquiers et les financiers qui ont trahi la confiance de nos épargnants, ont floué nos petits entrepreneurs et ont empoché par millions des salaires astronomiques, des bonus et des primes de départ inacceptables.

Mais la vraie crise dont j’ai parlé en chambre et dont nous sommes responsables, c’est la crise de à la fois économique et écologique dont M. Charest a finalement reconnu l’importance mardi dernier. Responsables parce que nous avons collectivement trop longtemps laissé les forces du marché prendre le contrôle de notre économie et de nos politiques. Nous les avons laissé nous enfoncer dans une surconsommation qui nous endette et détruit la planète.

Ces pouvoirs financiers de Wall Street, de Bay Street, de Québec Inc. qui nous ont imposé leur loi économique, leur appétit pour la spéculation, le profit maximum, une économie casino où nos gouvernements, plutôt que de décider, ont été réduits, malheureusement souvent sans opposer de résistance, au rôle de croupier d’une économie contrôlée par des financiers, des banquiers et des PDG de grandes industries.

Organisés en lobbies puissants, ils ont forcé les gouvernements et les pouvoirs publics à leur accorder des privilèges sur le dos de la société. Ils réclament sans cesse des baisses d’impôts pour les plus riches. En sommes ils veulent payer le moins de salaires, payer le moins d’impôt et faire le plus de profit sans égard à la société, aux gens et à la nature.

Notre peuple a le droit de savoir que les baisses d’impôt profitent d’abord aux plus riches et augmentent le fardeau des classes moyennes qui subissent en retour l’augmentation des tarifs des services publics. Depuis trente ans, ces détenteurs de capitaux, ces banquiers, ces grands industriels , ont convaincu de gré ou de force nos gouvernements de leur accorder le privilège de faire tout ce qui leur plait ou rapporte et ce même au détriment de l’environnement et de la société.

Voilà le système dont nous sommes collectivement responsables : parce qu’on les a écouté, parce qu’on les a trop longtemps laissé faire. Québec solidaire pense que notre peuple s’attend du gouvernement qu’il cesse d’écouter les milieux affairistes qui nous ont depuis trop longtemps imposé des choix qui ne nous ont pas profité.

Plutôt que de continuer sur cette route ruineuse, il est temps de prendre un virage pour un Québec plus vert et plus solidaire. Pour cela, il faut dès aujourd’hui investir comme nous le proposons dans le transport en commun, en économie sociale et pour produire non pas des mégawatts mais pour économiser de l’énergie : 3 secteurs qui sont créateurs d’emploi.

Dans ma réplique, j’ai également demandé un moratoire sur tous les projets réalisés en partenariat public-privé, en commençant par celui du CHUM. Au lieu de gaspiller les deniers publics en contrats avantageux pour les promoteurs privés, le système de santé a plutôt un urgent besoin de fonds pour faire rouler ses salles d’opération et pour former des infirmières et des pharmaciens cliniques. Il est insensé de continuer les PPP quand les propres ingénieurs du gouvernement, en passant par des médecins et des éditorialistes, tous disent que les PPP coûtent plus cher et sont inefficaces, en plus de faire porter le fardeau du risque sur les épaules des contribuables.

Bonne semaine à tous et à toutes.