Tiré du site du NPA
9 juillet 2009
Les événements qui ont ensanglanté le 5 juillet 2009 Urumqi, capitale de la région autonome du Xinjiang dans l’extrême ouest de la Chine, sont d’une ampleur « sans précédents » ces vingt dernières années. Leur importance a « forcé » le Président Hu Jintao à renoncer à assister au sommet du G8 d’Aquila pour rentrer en Chine. Sur place des renforts militaires ont été déployés pour assurer « la stabilité » de la région. Les forces de sécurité et les blindés quadrillent la ville et le couvre feu a été décrété dans certains quartiers. Selon un rapport officiel, il y aurait pas moins de 156 morts et plus d’un millier de blessés.
Ces évènements rappellent les émeutes tibétaines de mars 2008. Leur origine réside dans les conflits intercommunautaires. Comme au Tibet, dans le Xinjiang, les Ouïgours (8,3 millions) habitants traditionnels de cette région de culture musulmane et turcophone, sont confrontés à la domination des Hans chinois d’installation plus récente.
Si les violences intercommunautaires s’aggravent ainsi au Xinjiang, c’est que les effets de la colonisation de peuplement Han en cours s’ajoutent aujourd’hui à l’oppression politique, culturelle et religieuse des Ouïgours. Alors qu’ils représentaient 95% de la population en 1949, les Ouigours ne sont plus aujourd’hui qu’environ 50% de la population. Les Hans sont maintenant majoritaires dans certains grands centres urbains, représentant par exemple 83% des deux millions habitants d’Urumqi.
Le développement capitaliste de la Chine a accéléré ce mouvement de colonisation « interne » d’une région riche en pétrole, en gaz et en matières premières. Les Ouïgours sont les laissés pour compte de ce développement économique favorisé par les autorités de Pékin et les inégalités sociales s’aggravent.
Pour justifier sa politique répressive, Pékin brandit la menace « terroriste » islamique et dénonce les activités des mouvements indépendantistes ou autonomistes en exil. L’origine des tensions que les récentes émeutes ont mises à jour est cependant à rechercher ailleurs. Le gouvernement chinois s’attaque en réalité aux droits démocratiques, culturels et religieux, économiques et sociaux des Ouïgours. Des droits que les Ouïgours cherchent à défendre et que nous soutenons.
NPA, le 9 juillet 2009