François Calaret 4 février 2009
Tiré du site UNIR
La crise économique mondiale constitue un tournant historique majeur, un « nœud de l’histoire qui voit s’achever la longue phase commencée avec la Seconde Guerre Mondiale et dont l’issue sera une nouvelle phase, profondément différente, qui marquera la première moitié du XXIème siècle », selon l’idéologue patronal Denis Kessler (1). Une des principales conséquences de cette crise économique, dont les effets commencent à se déployer à l’échelle mondiale, se trouve dans la remise en cause brutale des dogmes libéraux qui s’étaient imposés depuis la fin des années 1970, à travers une bataille de longue durée sur tous les terrains politiques, économiques, idéologiques, culturels. Le désarroi des élites économiques et politiques est patent et s’exprime à son plus haut niveau. L’ex-président américain Georges Bush a admis qu’il avait « abandonné les principes de l’économie de marché pour sauver le système d’économie de marché ». Alors que l’ancien dirigeant de la Réserve Fédérale Américaine, Alan Greenspan a reconnu : « Oui, j’ai constaté une faille. Je ne sais pas à quel point elle est significative ou durable, mais cela m’a plongé dans un grand désarroi ».
La légitimité populaire des politiques libérales connaissait déjà de nombreux craquements et de multiples contestations depuis quelques années. Mais la crise que nous connaissons aujourd’hui entraîne un véritable dysfonctionnement des principes libéraux et l’épuisement d’une certaine gouvernance qui imposent aux milieux dirigeants l’élaboration de nouvelles réponses politiques et économiques.
1- « Un autre équilibre entre politique et marché »
L’urgence face au risque d’écroulement du système bancaire, en septembre octobre 2008, a poussé les gouvernements à la mise en œuvre de plans de sauvetage des banques, de prêts massifs de capitaux, d’injection directe de fond de l’État, de mesures de garanties, en creusant massivement les déficits publics. Les plans de relance de l’économie (soutiens aux entreprises, aux investissements, grands travaux d’État, et dans certains pays par de faibles mesures d’aide à la consommation des ménages) constituent une deuxième étape des interventions gouvernementales. Parler à ce sujet de « retour de l’État » repose sur une ambiguïté. L’État n’a pas cessé d’intervenir pour mettre en œuvre les politiques libérales, dérèglementer les marchés depuis 30 ans… Pour autant il ne s’agit pas d’une simple continuation des politiques libérales qui est à l’œuvre aujourd’hui. Les rapports entre les États et les multinationales connaissent une évolution importante. Le conseiller sarkozyzste Henri Guaino prévoit la mise en place d’un « autre équilibre entre politique et marché » ainsi qu’une « présence plus forte des Etats » (2). Mais l’évolution en cours est plus complexe que cela. D’une part, les investisseurs tendent à intégrer l’intervention de l’État, la garantie qu’il leur apporte comme un paramètre permanent de la situation. Ce que Frédéric Lordon appelle les « conquêtes de la finance (3) », des espèces « d’acquis sociaux » que les marchés financiers ont gagné à travers cette crise, en poussant les États à intervenir en leur faveur. D’un autre côté, les gouvernements, les élites administratives, intériorisent de plus en plus la nécessité, la « responsabilité » qu’ils ont de garantir la stabilité de l’économie. La « demande d’État » n’est pas seulement une recherche de protection des classes populaires en première ligne pour subir les conséquences, cela peut aussi être une aspiration forte des puissances économiques et financières qui cherchent à perpétuer et à accroître leurs positions.
Quelles vont être les conséquences de cette situation sur le terrain des politiques mises en œuvre par les gouvernements ? Une certaine prudence s’impose car plusieurs évolutions sont toujours possibles. Mais une tendance déjà en germe dans la période antérieure prend de plus en plus d’importance. C’est la justification des interventions gouvernementales en faveur des puissances bancaires et financières par la défense des intérêts économiques nationaux ou continentaux. Le nationalisme économique, la défense des entreprises d’un pays face à ces concurrents deviennent des sujets de débat politiques incontournables. La question du protectionnisme revient dans le débat avec force. Certes des éléments de protectionnisme, de nationalisme économique ont été mis en œuvre à des degrés divers, y compris pendant l’expansion de la mondialisation néo libérale, pendant le mandat des présidents américains Ronald Reagan ou Bill Clinton notamment. Mais une des nouveautés de la situation actuelle, c’est qu’un patriotisme économique devient un élément de plus en plus prégnant de réponse politique possible, de justification du système actuel, face à la crise majeure qu’il connaît. Il peut être un moyen puissant pour dévoyer les mécontentements populaires et les rejets des politiques libérales. Il est d’autant plus dangereux que le patriotisme économique se veut « ouvert », « pacifique » en opposition au nationalisme qui serait « protectionniste », « belliciste » (4), mais c’est bien une logique dangereuse d’union nationale et de collusion de l’ensemble des groupes sociaux derrière la défense des intérêts économiques d’un pays, qui se manifeste.
2- Fractures dans la mondialisation
Des recommandations rituelles du FMI à la réunion du G20 en novembre 2008, les appels à la coopération économique internationale et à conjurer la montée du protectionnisme se multiplient. Mais ce qui semble raisonnable aux dirigeants de la planète d’un point de vue « collectif », l’est beaucoup moins du point de vue d’économies nationales en compétition les unes avec les autres. D’autant plus que la crise est réellement mondiale et affecte également les nouvelles puissances économiques d’Asie et d’Amérique Latine. De toute évidence, la crise économique joue le rôle d’accélérateur des évolutions historiques à l’œuvre depuis la fin du 20ième siècle, avec l’affaiblissement supplémentaire de la puissance relative des États-Unis et de l’Europe au profit des nouvelles grandes puissances que constituent la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil… La disparition du G8 au profit du G20 en est le signal symbolique.
Ce processus de longue durée est un des moteurs des évolutions des politiques économiques des gouvernements. Alors que la domination idéologique du libre-échange dans les années 80/90 traduisait la domination des économies de la triade États-Unis – Japon – Europe. Aujourd’hui, la montée en puissance parmi ces pays de réponse protectionniste, notamment aux États-Unis et en Europe, est aussi une traduction de l’évolution des rapports de force internationaux. Le protectionnisme économique ne se réduisant pas à la simple évolution barrières douanières mais aux diverses mesures gouvernementales qui entravent la libre-concurrence. Plusieurs symptômes témoignent de cette montée en puissance :
l’échec du cycle de Doha de négociations à l’OMC. Le blocage est apparu en septembre 2003 à Cancun, dû au protectionnisme agricole des USA et de l’UE et s’est reproduit, avec le concours de l’Inde en juillet 2007.
la montée en puissance du rejet de la mondialisation parmi les classes populaires américaines. En 2005, la tenative de rachat de la compagnie pétrolière UNOCAL par la compagnie chinoise CNOOC a donné lieu à une véritable hystérie anti chinoise. Selon Jacques Mistral, la victoire des Démocrates au Congrès en 2006 « est due au succès des thèses protectionnistes » (5). La campagne de Barack Obama a multiplié les prises de position protectionnistes, de défenses des entreprises américaines, de défiance vis-à-vis de l’ALENA (accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique) (6) contre la concurrence étrangère. L’annulation de l’attribution de l’appel d’offres des avions ravitailleurs du Pentagone au détriment d’Airbus est un autre exemple. Les critiques de la politique monétaire chinoise tout comme les mesures favorisant les producteurs d’acier américain prévus dans le plan de relance d’Obama témoignent qu’un tournant dans la politique économique américaine est possible. Surtout si la crise s’aggrave encore.
En Europe, le débat sur la défense des intérêts économiques stratégiques et des industries nationales est récurrent. Le gouvernement allemand a limité la participation des Fonds Souverains au capital d’entreprises jugées stratégiques, tandis que la France décidait de se doter d’un Fond Souverain supplémentaire pour le même objectif. En Italie, la défense de « l’italianité » du capital de la compagnie aérienne Alitalia est devenu une cause nationale qui a joué un rôle décisif dans la réélection de Berlusconi.
Les hypothèses et stratégies de « relance verte », de « green new deal », si elles sont incapables de résoudre la crise écologique, peuvent entraîner une augmentation des normes environnementales dans les échanges internationaux et constituer une justification « pseudo-progressiste » de politiques protectionnistes. Sans compter que la recherche d’énergies alternatives, d’une moindre dépendance énergétique au pétrole, dans le cadre du capitalisme mondialisé ne peut qu’accentuer la concurrence pour le contrôle des ressources de matières premières, la sécurisation – militaire- des sources d’approvisionnement et générer de nouvelles tensions géopolitiques.
Ces symptômes ne dessinent pas nécessairement une évolution mécanique vers un repli sur soi généralisé à l’échelle mondiale. Il y a des contre tendances fortes qui peuvent ralentir et amoindrir cette évolution : le développement des coopérations régionales à l’échelle continentales en Asie, en Europe, en Amérique Latine, ou les intérêts des Firmes Multinationales, qui gardent un ancrage nationale mais ont une stratégie globale à l’échelle de la planète (7), ou encore les intérêts du capital financier et des investisseurs institutionnels qui peuvent perdre en « mobilité » dans leur recherche du profit maximum… Plusieurs évolutions sont possibles. Mais il serait hasardeux de compter sur de tels facteurs pour une stabilisation du système capitaliste dans les prochaines années.
3- Tensions nouvelles entre grandes puissances
Un élément supplémentaire va à l’encontre d’une stabilisation du système mondial : l’accroissement des tensions géopolitiques entre grandes puissances. L’économiste Claudio Katz,analysait en 2001 que le « saut dans la mondialisation » opéré dans les années 1980/90 a « affaiblit la concurrence traditionnelle entre les puissances impérialistes » (8). Les conflits entre ces dernières étant gérées dans un cadre institutionnel commun (G8, FMI, OMC, OTAN…). Il analyse ce processus comme une « tendance de fond » due au « poids des entreprises transnationales » et à « l’importance de la valorisation du capital à l’échelle globale au détriment des aires exclusivement nationales ».
L’épuisement du mode de croissance de l’économie US qui était le moteur principal de la croissance mondiale et de l’extension de la mondialisation capitaliste, avec comme conséquence un ralentissement du commerce mondial en 2008 et probablement en 2009 peut bousculer cette situation. Une des questions principales des prochaines années sera la capacité des classes dirigeantes à transcrire dans les cadres institutionnels les nouveaux rapports de forces internationaux. L’État chinois a par exemple envoyé plusieurs signaux (sur son implication au Soudan, sur ses relations avec Taïwan…) indiquant qu’il était disposé à « jouer le jeu » de la communauté internationale.
Les interventions militaires et impérialistes ont été depuis le début des années 1990 relativement « gérés en commun » par les grandes puissances, ou correspondaient à des zones d’influence traditionnelles (guerres en Irak, Afghanistan, Bosnie, Haïti, Yougoslavie, diverses interventions en Afrique…). Un affrontement militaire direct entre grandes puissances est peu envisageable. Mais de ce point de vue le conflit entre la Géorgie et la Russie à l’été 2008 constitue un tournant majeur. La racine du conflit est la volonté des USA d’arracher les anciens pays d’Europe de l’Est et du Caucase à l’influence russe pour les intégrer à l’Otan. Ce à quoi la Russie s’oppose et veut défendre ses positions impériales. Le conflit a de fait été un affrontement quasi direct entre États Unis et Russie, avec des risques d’extension majeurs aux pays voisins. La volonté de l’administration Obama de faire de la zone « Afghanistan-Pakistan » la priorité des interventions américaines est lourde de nouvelles confrontations.
D’une façon générale, l’hyperpuissance militaire américaine reste en position de force à l’échelle mondiale, mais les nouvelles puissances émergentes ont leur propres intérêts et leur propre agenda (9). Les conflits à venir mettront en jeu probablement de plus en plus directement des oppositions d’intérêts entre les différentes grandes puissances.
4- Vers un nouveau régime politique libéral et autoritaire
La montée en puissance du « patriotisme économique » amplifie une évolution de la gouvernance libérale. L’économiste Paul Jorion va jusqu’à pronostiquer que « dans cinq ans le système politico-économique de la Chine et des Etats Unis sera identique. Non pas parce que la Chine se rapprochera des États-Unis, mais parce que les Américains seront obligés de mettre en place une politique financière et économique du même type que celle de la Chine… » (10). Sans aller jusque là, il est évident que depuis plusieurs années, en particulier après le 11 septembre 2001, de profondes mutations sont à l’œuvre dans les régimes politiques et juridiques dans les pays impérialistes. Wendy Brown dans un court essai analyse cette transition d’une réponse néo libérale à une réponse autoritaire et conservatrice : « la rationalité néo-libérale facilite grandement l’implantation des dimensions morale, étatique et autoritaire du néo-conservatisme. (…) Le néo-conservatisme qui est apparu sur un terrain préparé par le néo-libéralisme engendre une nouvelle forme politique, une modalité particulière de gouvernance et de citoyenneté qui, bien que incompatible avec les pratiques et les institutions démocratiques formelles, n’engendre aucune crise de légitimité ; il vient parachever la dévalorisation néo-libérale de ces pratiques et institutions. » (11) La rupture se fait dans la continuité. C’est un processus contradictoire qui est loin d’être achevé mais plusieurs éléments se sont d’ors et déjà mis en place :
– une gestion militaire des crises sociales s’impose (en cas d’émeutes en France, face à la Mafia en Italie, contre l’immigration…). Sécurité civile et sécurité militaire tendent à se mélanger au nom du maintien de l’ordre.
– le tabou de la gestion avec l’extrême droite n’existe plus que de façon marginale en Europe (Italie, Pologne, Autriche…).
– le contrôle des populations par les institutions étatiques à tous les niveaux de la vie sociale prend une ampleur sans précédent
D’une certaine façon la destruction des acquis sociaux issus du « consensus keynésien » en Europe qui s’est imposé après la Deuxième Guerre Mondiale s’accompagne d’une remise en cause progressive du « consensus démocratique » (parlementarisme, liberté d’expression, de réunion, de manifestation…) qui lui était lié. A la place c’est un « consensus antiterroriste » ou « consensus sécuritaire » qui s’impose progressivement et est partagé par les principales forces politiques européennes. Il ouvre la voie, face à une montée des tensions, à une suspension du droit, des libertés démocratiques et à l’imposition « d’état d’exception », qui remet en cause la base de l’État de droit.
Mais ce bouleversement politique est soumis à des contradictions fortes. Tout d’abord au sein même des classes dirigeantes, des couches sociales traditionnelles qui forment leur base sociale, des corps intermédiaires, des administrations, la remise en cause des traditions démocratiques, suscite des résistances. Ensuite le refus des politiques antilibérales parmi les classes populaires, à fortiori dans le contexte de crise économique qui s’étend reste une tendance forte, en Europe et qui s’étend également aux États-Unis.
5- La gauche face à la crise
Si l’on considère que les divisions du mouvement ouvrier, issues des grands évènements du 20ième siècle – crises économiques, guerres et révolutions – ne sont plus suffisantes pour penser les différentes orientations à gauche aujourd’hui, c’est donc à l’aune des grands évènements du 21ième siècle que de nouvelles différenciations pourront apparaître. Alors il est évident que la crise économique que nous connaissons comptera comme un des éléments décisifs de recomposition de la gauche. Déjà, les réponses immédiates à la tempête bancaire de l’automne 2008 ont été un révélateur décisif. D’un côté la sociale démocratie européenne propose l’adjonction d’un « accompagnement social » des politiques néo libérales de sauvetage des banques et de socialisation des pertes au profit des financiers et au détriment des classes populaires. Les mesures homéopathiques de soutien à la consommation, mises en œuvre par Gordon Brown en Angleterre, ou proposée par Martine Aubry en France, sont dérisoires par rapport à la catastrophe sociale qui frappe les classes populaires, dont des pans entiers se retrouvent frappés par le chômage, sans aucune perspective d’avenir.
De l’autre côté une politique alternative à gauche a commencé à être formulée, notamment dans la déclaration signée par 10 partis de gauche « Ce n’est pas à la population de payer leur crise ». Il ne peut y avoir de demi mesures face aux bouleversements en cours. Préserver les conditions de vie des classes populaires implique une rupture avec la logique du profit. Poursuivre, consolider, étendre ce front politique et social comme une alternative, un point de ralliement, pour tous ceux qui résistent aux politiques néo libérales est vital pour opposer une autre issue que les replis nationalistes.
Cela implique de s’opposer frontalement au « patriotisme économique » montant qui instille des divisions entre salariés de nationalités différentes. « Irlandais » contre « Polonais », « Anglais » contre « Italiens » et « portugais »… Il ne s’agit pas de protéger « notre économie nationale » (ou européenne) contre « les Chinois », les « Indiens », mais de protéger les conditions de vie des classes populaires contre les véritables responsables de la crise et du désastre social actuel que sont les actionnaires, banquiers, dirigeants des grandes entreprises. La dangereuse doctrine du « choc des civilisations », n’a pas disparue avec le départ de Bush, et elle peut avoir un écho nouveau du fait des conséquences de la crise, si aucune alternative n’apparaît. Au nom de la défense de l’emploi, des poussées xénophobes peuvent se manifester, alimentées par les partis de Droite ou socio-libéraux (comme c’est le cas de Gordon Brown en Angleterre qui a repris le slogan « British jobs for British workers ») et se réfracter au sein du mouvement ouvrier, des organisations syndicales. Lutter contre la concurrence internationale qui va se renforcer entre salariés de différentes nationalités constitue un « test » majeur pour une toutes les forces de gauche qui veulent réellement défendre les intérêts des classes populaires.
Les prochaines élections européennes seront une étape décisive pour montrer qu’il existe une autre voie à gauche que celle du Parti Socialiste qui défend un capitalisme régulé et qui place son action dans le cadre du traité de Lisbonne. Ce sera après la grande victoire du Non de Gauche en mai 2005, une nouvelle occasion de faire des pas concrets en avant vers l’émergence d’une véritable alternative politique au social libéralisme.
1 Les Echos - 26/01/2009
2 Les Echos - 27/10/2008
3 Frédéric Lordon – Jusqu’à Quand ? (page 141)
4 Éric Delbecque – Quel patriotisme économique ? (page 18)
5 Jacques Mistral – La troisième révolution américaine (page 176)
6 Enjeux les Echos – janvier 2009 (page 12)
7 C’est le cas de plusieurs patrons américains et européens (dont les dirigeants d’Areva, EADS, Westinghouse Electric, Thalès…) qui s’inquiètent que « l’Europe et les Etats choisissent de cantonner leur multilatéralisme nouvellement partagé à la sphère politique, tout en adoptant des mesures protectionnistes quand il s’agira de l’économie et des politiques industrielles stratégiques. » Le Monde - 23/01/09 - « Un ordre du jour historique »
8 Texte disponible sur le site www.alencontre.org
9 Selon Le Monde - 11/06/08 – Les dépenses militaires mondiales en 2008 ont augmenté de 45% depuis 1998.
10 Interview disponible sur le site www.telerama.fr
11 Wendy Brown - Les habits neufs de la politique mondiale » (page 113)